works La Bombola

2018 - ...
Série de photographies, couleur, 35mm.
Palerme, Naples, Italie

FR/ Voilà mon intuition : l’Italie du Sud va exploser.

Il m’a semblé circuler dans un grand théâtre, dont le ton de la pièce ne m’était pas clairement donné - farce, mélodrame, tragicomédie ? Brighella, comme tous les personnages, est capable de donner un coup de soufflet avec le pied, ou d’exécuter des ascensions périlleuses. Sentences, concetti, déclarations d’amour, reproches, désespoirs et délires, les acteurs et les actrices des impasses du mezzogiorno nous proposent des informations intenses et contradictoires. Figés, ils se réveillent soudain, et dévoilent passions et désirs. Pourtant, il existe dans l’air une violence latente, fantomatique, qui voile et occulte la dureté des affects.
J’ai choisi l’heure de la sieste.

L’ancêtre de tous les masques pourrait bien être le diable et il s’en prend au clergé ; le divertissement populaire satirique a tué la représentation religieuse et a fait place à la comédie improvisée. Le diable perdit peu à peu ses cornes, sa queue, ses poils et devint l’homme du peuple. C’est Polichinelle, Pulcinella.

La bombola c’est une bonbonne de gaz, et elle côtoie de près la bambola, la poupée. C’est une ambiguïté, je dirais, à l’italienne - ces deux visages, l’un fier voire cynique, l’autre crédule et tendre, fascinent autant qu’ils touchent et révèlent une attitude générale.

EN/ Here is my intuition : Southern Italy is going to explode.

In Naples and Rome, I had the feeling I was circulating in a big theater, where I wasn’t clearly given the play’s tone - a farce, melodrama, tragicomedy ? Brighella, just like those characters, is able to deal dangerous blows and execute perilous and hazardous ascensions. Sentences, concetti, declarations of love, reproaches, distress or delirium, actresses and actors of mezzogiorno’s dead-ends offer us intense and contradictory information. Frozen by melancholy, they suddenly awaken, and unveil passions and desires. Yet, in the air, there exists an underlying violence, ghostly, which blurs and eclipses the hardness of affects. I have chosen naptime.

The ancestor of all masks could be the devil and he attacks the clergy. Satiric popular entertainment has killed religious representation making way to improvised comedy. Little by little, the devil has lost his horns, his tail, his hair and he has become the common man. It’s Polichinelle, Pulcinella.

La bombola means a gaz bottle and this word follows closely la bambola, the doll. It’s an ambiguity, I would say, the italian way - those two faces, one proud, even cynical, the other credulous and tender, fascinate me as much as they move me and reveale a general behaviour.